Festival 2023

REGARDS CROISES > 23e édition du 4 au 14 mai 2023

 

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© Jean-Jacques Barelli

[EDITO]

 

“Nous nous sommes fourréEs dans un sale pétrin dont il nous faut sortir ; et nous devons faire en sorte de
ressortir de l’autre côté. A ce moment-là, nous aurons changé.”
Ursula Le Guin

 

 

 

Enfin d’autres voix, telles des taupes, chargées d’un pessimisme constructif se rendent indispensables pour penser le sensible et questionner nouvellement ce qui structurent nos quotidiens. Enfin d’autres fictions commencent à poindre dans le champ des écritures théâtrales qui prennent à bras le corps la réalité effective tout comme son poids tyrannique.

Car précisément, nous pourrions être inquietEs de ces théâtres brandissant le réalisme, courant esthétique théâtrale dominant actuellement, comme étendard. Pourtant, ce à quoi nous assistons, c’est d’abord à une (ré)interrogation des processus narratifs et fRictionnels. Même si les écritures que vous découvrirez cette année sont puissamment documentées, elles ne se revendiquent pas du documentaire (laissons ça à M6). Elles ne se revendiquent d’ailleurs peut-être d’aucune forme. Elles sont là, elles se déploient, et proposent une confrontation à des langues, prosodies qui donnent corps à des histoires et des paysages trop longtemps invisibilisés.

Cette édition ne flattera alors pas notre bien pensance de gauche. Enfin s’ouvre un théâtre qui fait récit des parts manquantes oblitérées dans les bréviaires officiels : on nous met enfin sous le nez ce qu’on ne voulait pas voir. Et c’est rafraîchissant de ne plus être prisEs pour des quiches !
Après plusieurs décennies (entre Sarkozy, Hollande et Macron pour ne citer que ces trois-là) où le discours magique fût de faire croire que « ce qui ne se voit pas n’existe pas » (cf la façon dont on considère le
traitement de nos déchets), s’ouvre un théâtre poétique et inventif qui se place enfin dans la ligne directe de ce que Georges Didi-Huberman appelait de ses vœux au moment des Printemps Arabes : la persistance des lucioles.

A la marge,s’écrivent d’autres récits que ceux que nous servent avec beaucoup d’insistance les chaînes gangsters et les porno-sociaux des réseaux internets. Au-delà d’un réalisme pauvre et déceptif, les écritures qui ont retenu l’attention du collectif ouvrent d’autres voies que celles de récits constatifs, dans la mesure où chacun de ces textes n’a d’autres vertus que leur inquiétante intranquillité, sollicitant
sensibilité et imaginaire.

Pas de réponses, alors à nos petits problèmes personnels. Ce n’est pas ça qui est exposé. On fait place à la volonté de venir semer le trouble dans nos incertitudes. Quoi de mieux que de titiller nos contradictions quand tout semble aller à vau-l’eau. Oui, le bateau prend l’eau, or, la question n’est plus de se rassurer et de jouer une douce petite musique pour accompagner notre disparition.
Cette année, Regards Croisés sera peroxydant. Si vous n’avez jamais essayé l’eau oxygénée pour changer de paradigme capillaire, vous pourrez goûter à l’excitation de la découverte d’autres mondes. Un
monde est en train de s’éteindre, tant mieux !
Il est temps d’adopter une autre façon de nous regarder. La partie ne fait que commencer !

 

Magali MOUGEL
Présidente de l’association

 

[LES TEXTES DU FESTIVAL]

Ça dort, un poisson? de Jens RASCHKE [Allemagne], traduit de l’allemand par Antoine PAVELODY

Exploits mortels de Rasmus LINDBERG [Suède], traduit du suédois par Marianne SEGOL-SAMOY

Abysses de Davide ENIA [Italie], traduit de l’italien par Olivier FAVIER

L’Odeur des tissus de Lydie TAMISIER [France]

Quand Helgi s’est tu de Tyrfingur TYRFINGSSON [Islande], traduit de l’islandais par Raka ASGEIRSDOTTIR et Séverine DAUCOURT

Les Enchantements de Clémence ATTAR [France]

La Valise vide de Kaveh AYREEK [Afghanistan], traduit de l’afghan (dari) par Guilda CHAHVERDI

Mauvaises routes de Natalka VOROJBYT [Ukraine], traduit de l’ukrainien par Iryna DMYTRYCHYN

HeLa d’Aliénor DEBROCQ [Belgique]

 

Cliquez sur les noms des pièces pour plus d’informations sur les lectures ou consultez le programme (les biographies des auteur.rice.s et traductrices sont aussi dedans)!

 

[LES LEVERS DE RIDEAU]

Chaque saison nous passons commande à des auteur.rice.s de textes courts d’une durée de 10 minutes en lecture, intégrant plusieurs protagonistes et un choeur. Deux prénoms, l’un de fille, l’autre de garçon, et un objet, se retrouvent dans les quatre textes.

…ou le bayon d’Atchafalaya de Karin SERRES

La Pixel guerre de Faustine NOGUES

Une Histoire de sable et de béton d’Adèle GASCUEL

Emoji feu de Mariette NAVARRO

 

[LECTURE APERO SIROP]

Le partenariat entre Troisième Bureau et l’Espace 600, scène conventionnée d’intérêt national « art, enfance, jeunesse » fait peau neuve.
Pour que toustes puissent s’approprier la littérature théâtrale depuis le plus jeune âge, nous inaugurons cette année une nouvelle formule : une lecture mise en espace pour découvrir dès 7 ans quelques pages du répertoire destiné à la jeunesse des autrices auxquelles le collectif Troisième bureau a passé commande pour cette édition.

Des pages et des histoires empruntées à leurs œuvres, destinées aux enfants, à apprécier en famille !

Joana (inédit) d’Adèle GASCUEL
Tricot d’amour de Karin SERRES (éditions du Rouergue)
Moi c’est Talia de Faustine NOGUES (éditions l’œil du Prince)
Feux de poitrine : 6 fêtes pour rester vivants de Mariette NAVARRO (éditions Quartett)

Avec Léa SIGISMONDI et Mathieu BARCHE
Mise en espace par la Cie Ariadne

La lecture sera suivie d’un apéro-sirop pour échanger avec les artistes

 

[LES RENCONTRES DU FESTIVAL]

>LES POINTS DE VUE LYCEEN.NE.S : Rencontre publique avec Adèle GASCUEL, Faustine NOGUES, Karin SERRES et les élèves de trois classes de seconde

Aboutissement du projet LÉZADOLIZ mené dans trois lycées du territoire isérois de janvier à avril, une centaine de lycéen·ne·s de seconde rencontrent les autrices des trois pièces qu’ils ont lues et discutées en classe. Chaque classe lit un extrait d’un des textes, pose les questions préparées avec leurs enseignant·es avant de révéler sa pièce “coup de cœur”.

Étudier les textes des auteurs vivants offre la possibilité rare d’un échange avec celui qui a produit ce que les élèves ont tenté d’appréhender. La littérature, plus qu’un simple objet d’étude scolaire, devient une occasion de rencontres et d’apprentissages humains. Le théâtre, en particulier, parle aux adolescents de leur quotidien, du monde, et de tout ce qu’ils découvrent à cet âge où c’est si crucial. Si la culture est ce bien commun qui nous relie, les comités lycéens en sont la mise en œuvre active et un moyen réel de la faire vivre dans les classes.

 

>TABLE RONDE / « Raconter/Ecrire le réel. Une fiction? » : Rencontre avec Clémence ATTAR, Karin MAZEL, Lydie TAMISIER, Nadine WALSH en partenariat avec le Festival des Arts du récit. Modératrice Pauline BOUCHET.

Dans le théâtre comme dans le récit, la frontière entre le réel et la fiction n’est pas toujours nette. Mieux, cette porosité entre la réalité et l’imagination est au centre de beaucoup d’écritures.
D’une part, le réel est une source inépuisable d’inspiration – qu’il s’agisse du vécu intime ou de paroles autres (retranscrits dans des récits de vie), de faits divers ou historiques, que l’auteur fasse appel à sa mémoire, à des collectages de paroles ou à un matériau documentaire toujours plus accessible avec internet.
D’autre part, la nouvelle génération d’auteurs – plus que les précédentes – éprouve une urgence à parler de son temps, à saisir à bras-le-corps la réalité d’un monde en pleine crise.
Cette incursion de la réalité dans la fiction est-elle vraiment nouvelle ? Cette opposition est-elle seulement pertinente ?
Ce qu’on nomme la réalité n’est-elle pas elle-même tissée de fiction, émanant de sources toujours partielles et partiales ? Comment l’auteur intègre-t-il son vécu ou l’expérience des autres ?

 

>Chaque lecture est suivie d’une rencontre avec l’auteur.rice et/ou les traducteur.rice.s.

 

Toutes les lectures et rencontres sont gratuites et sur entrée libre en fonction des places disponibles.

 

Nous tenons à remercier nos partenaires du territoire régional, national et international:

Ambassade de Norvège, Amphi de Pont-de-Claix, les Arts du Récit, Bibliothèque Aragon de Pont-de-Claix, Bibliothèque de Grenoble, Conservatoire à rayonnement régional de Grenoble, CRIS-centre de ressources internationales de la scène, Éditions l’Espace d’un instant, Éditions Théâtrales, Espace 600 scène d’intérêt national Enfance Jeunesse, EST-Espace scénique Transdisciplinaire, Grange Michal, Librairie Le Square, Librairie Les Modernes, Lycée Argouges, Lycée du Grésivaudan, Lycée Édouard Herriot, Lycée Pierre Termier, MaCI-Maison de la création et de l’innovation, Mairie du Gua, Maison Antoine
Vitez-centre international de la traduction théâtrale, Maison de l’International de Grenoble, Musée de Grenoble, Palais des sports, Le Petit Angle, Le Printemps du Livre de Grenoble, SACD-Beaumarchais, theatre-contemporain.net, TMG-Théâtre municipal de Grenoble, Université Grenoble Alpes.

 

POUR PLUS D’INFORMATION RENDEZ-VOUS SUR LE PROGRAMME (lien en haut de page)!