Mardi 14 mai 2013 Jonas Hassen Khemiri

MARDI 14 MAI
Rendez-vous avec… Jonas Hassen Khemiri et Éric Pessan

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19h55 CHRONIQUE DU SOIR par Laura Tirandaz
20h Lecture J’APPELLE MES FRÈRES de Jonas Hassen Khemiri
Traduit du suédois par Marianne Ségol-Samoy (2013) Avec le soutien de la Maison Antoine Vitez

Une ville en Suède. Un e explosion constitue le pont de départ de cette pièce à la tonalité tendue. On ne connaît pas les commanditaires de cet attentat présumé, et chacun est aux aguets, « suspects potentiels » comme « honnêtes citoyens » pris dans l’engrenage de la peur. La violence tapie semble prête à éclater à tout moment. Parce qu’ils sont étrangers, Amor et Shavi, deux amis de longue date ainsi que leurs « frères » se préparent au pire, à ce qui pourrait être une sorte de traque ou de chasse au faciès. Et parce que le contexte politique du pays semble inviter à la méfiance, les « suspects » vont se donner pour consignes de ne pas sortir, se rendre invisibles… Paraître le plus « normal » possible devient l’enjeu primordial de ces êtres qui iront jusqu’à contrôler la façon même dont ils doivent marcher dans la rue.

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Avec Stéphane Czopek, Léo Ferber, Hélène Gratet, Sylvie Jobert, Aurélien Villard accompagnée par Grégory Faive
22h Rencontre avec Jonas Hassen Khemiri et Éric Pessan

Tous suspects ?

Il semblerait que nous devions vivre sur nos gardes, avec sans cesse en tête cette bonne vieille rengaine new-yorkaise « If You See Something, Say Something ». J’appelle mes frères est comme une sonnette d’alarme, qui rappelle que les événements politiques, sociaux et économiques qui nous entourent, finissent toujours par assaillir nos quotidiens. Ils entrent par une oreille, se glissent dans nos corps comme des bactéries et modifient quelque chose de notre comportement, de notre rapport au monde, jusqu’à soulever et engendrer des soupçons sur ce que nous sommes. Identité qui se délite, identité fracturée et diffractée par le choc que pourrait causer la déflagration d’une bombe, nous voici forcés de redéfinir nos façons d’être, nos relations sociales, nos destins, nos avenirs.
Dans J’appelle mes frères, Jonas Hassen Khemiri met en perspective comment le réel nous manipule et fait ressurgir paranoïa et suspicions.
Pourtant, face à ces processus, n’avons-nous pas à apprendre à nous défaire de ces états de choc qui travaillent à l’avènement de ce que nous pourrions nommer une société de la terreur ?

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