Jeudi 16 mai 2013 Éric Pessan

JEUDI 16 MAI

14h Rencontre regards lycéens
18h [LE PETIT ANGLE]
Rendez-vous avec… La SACD
19h55 CHRONIQUE DU SOIR par Laura Tirandaz
20h Lecture TOUT DOIT DISPARAÎTRE de Éric Pessan

Au Val Enchanté, c’est le premier jour des soldes et une foule s’amasse aux portes du centre commercial. L’attente d’abord, la pluie ensuite, puis une bagarre qui éclate font progressivement monter la tension jusqu’à créer un mouvement de foule. Les vitres cèdent sous la pression des corps agglutinés, certains sont piétinés, mutilés, tués… Plutôt que de plonger le lecteur au coeur du drame, l’auteur inscrit la fable dans l’après, dans le témoignage à posteriori. Plusieurs voix se superposent et s’entremêlent, allant de la mère de famille à l’adolescent en passant par le vigile ou la caissière, créant un effet fragmentaire, polyphonique, chacun des personnages-témoins nous proposant une voie, un regard sur cette catastrophe en forme de fait-divers où de tranquilles consommateurs s’adonnèrent au pillage. Une voix diverge, celle d’Andreas, présent le jour du drame, qui se souvient étant enfant des courses du samedi au « Val Enchanté »…

Avec Thierry Blanc, Stéphane Czopek, Pierre David-Cavaz, Bernard Garnier, Hélène Gratet, Sylvie Jobert, Danièle Klein, Benjamin Moreau, Sarah Roux-Barrau, Philippe Saint-Pierre… accompagnés par Grégory Faive

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22h Rencontre avec Éric Pessan et Magali Mougel

« I shop therefore I am »
De la fièvre acheteuse à la destruction, Tout doit disparaître raconte combien le désir de marchandise peut aussi se révéler être négation de celle-ci. La croissance économique et donc la consommation de marchandises auraient libéré nos sociétés de cette pression naturelle qui exigeait leur lutte immédiate pour la survie. J’achète alors je suis ? Oui, l’émeute est peut-être une manifestation bestiale. Mais ne peut-elle pas être envisagée comme la volonté ultime d’action politique, une forme de revendication collective face à la surdité d’une société consumériste exacerbée ? On croit que les émeutiers n’ont rien à dire. On croit que l’émeute – et plus encore lorsqu’elle est de supermarché – n’est que destruction gratuite, sans discours idéologique la supportant. Or, il convient de s’interroger sur le silence supposé des émeutiers et c’est peut-être là le rôle du théâtre.
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